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CE QUE J'AI APPRIS DES LAMAS THIBETAINS
AVANT-PROPOS
En 1977 je quittais l'autoroute confortable mais insipide du matérialisme pour le sentier escarpé mais plein d'enseignements d'une voix spirituelle appelée le bouddhisme tantrique tibétain.
Ce déplacement dans la disposition d'esprit comportait également un déplacement physique sous la forme de voyages répétés aux Indes, Népal, Thailande, Malaisie et Sri Lanka.
A chacun de mes retours en Europe les mêmes questions m'étaient posées lorsque je rencontrais de nouvelles personnes non-bouddhistes.
Puisque tout le monde n'a pas la bonne fortune ou la possiblité de consacrer trente années de sa vie à l'étude d'une voie spirituelle, ni de se déplacer hors de son pays d'origine, ni de rencontrer des guides spirituels réalisés tels que les Lamas, il peut être utile aujourd'hui d'exposer le chemin parcouru par un jeune employé de banque occidental à la recherche de la réalisation spirituelle.
LE POINT DE DEPART
Dans la plupart des pays occidentaux les conditions matérielles sont réunies pour que chaque être puisse se sentir satisfait de son sort et heureux de vivre.
Or il n'en est rien et les pays les plus prospères – tels la Suède et la Suisse – sont ceux qui enregistrent les taux de suicides et de dépressions les plus élevés.
Ainsi donc se trouve infirmé le concept généralement accepté qu'un plus grand confort matériel, un progrès plus rapide, une technologie avancée puisse nous rendre heureux.
Cela ne veut bien sûr pas dire qu'il faille renoncer à toutes recherches et à l'abondance de biens en se dépouillant totalement de nos possessions ; par contre le développement technologique doit s'accompagner d'un développement spirituel.
En fait la condition humaine reste sensiblement la même : nous avons toujours à souffrir de la naissance, de la maladie, de la vieillesse et de la diminution de nos facultés physiques et mentales, puis du changement d'enveloppe corporelle que nous appelons bien improprement la mort. Nous avons toujours à subir l'insatisfaction de ne pas obtenir ce que nous désirons et d'obtenir ce que nous ne désirons pas, de ne pas rencontrer les gens que nous désirons rencontrer et de rencontrer ceux que nous ne désirons pas rencontrer.
Nous avons toujours le désagrément de voir les situations agréables se transformer rapidement en situations désagréables et les situations désagréables se prolonger semble-t-il éternellement.
Les hindous disent que nous vivons le kali-yuga, l'âge de fer, et les lamas parlent de notre époque comme celle des cinq dégénérescences qui sont :
la dégénérescence de l'époque : il y a peu de paix dans le monde, de nombreux pays endurent une guerre civile si ce n'est une guerre avec un autre pays. La famine est présente également dans les pays en voie de développement et dans les pays supposés développés le chômage sévit, les riches deviennent toujours plus riches alors que les travailleurs s'appauvrissent, les maladies se multiplient, de nouvelles apparaissent (SIDA, vache folle, etc… maladies professionnelles ou dues à la pollution), le terrorisme se développe.
La dégénérescence des êtres : ceux-ci deviennent de plus en plus intolérants et égoïstes, soutiennent des idées et croyances insoutenables, tuent pour celles-ci, ne se préocuppent que de satisfaire leurs désirs et attisent la haine de l'autre, de l'inconnu, de l'étranger.
La dégénérescence de la durée de la vie : à notre époque les atteintes à la vie sous toutes ses formes augmentent, les accidents et calamités naturelles ou non se multiplient, ce qui devrait être nourriture devient poison, l'incertitude quand à la durée de notre vie augmente car les causes de mort prématurée sont croissantes
La dégénérescence des croyances et idéologies : à notre époque les vues fausses et les philosophies de confusion fleurissent, spécialement celles niant la loi de cause à effet et la possibilité d'atteindre la bouddhéité, la pleine réalisation du potentiel humain ; les faux prophètes apparaissent par centaines, les sectes sataniques resurgissent, l'antisémitisme et le racisme se renforcent.
De plus, nous pouvons constater que malgré la richesse des pays occidentaux, chaque jour 40000 enfants meurent de faim (statistiques UNICEF), que dans certains pays les enfants de huit ans travaillent dans les mines douze heures par jour pour un salaire inférieur à trois euros par mois, qu'en Afrique l'esclavage des enfants continue...
Notre planète est encore secouée par les guerres et les injustices se perpétuent quotidiennement pour les motifs les plus ridicules tels qu'une couleur de peau différente.
Nous constatons ainsi que la souffrance est une des caractéristiques de notre vie dans cet univers phénoménal. A partir de cette constatation, deux voies s'ouvrent devant nous : chercher à modifier cet état de fait ou continuer à vivre sans rien faire en devant malgré tout s'endurcir le coeur et s'assécher l'esprit
Si nous essayons de modifier les conditions, de nouveau, de nombreuses possibilités existent : nous pouvons par exemple, nous engager sur une voie d'action politique, mais pouvons-nous vraiment modifier l'esprit des êtres humains en imposant le changement de l'extérieur ? L'expérience nous prouve que ce n'est pas le cas. Nous pouvons nous engager dans une action humanitaire style Médecins sans Frontières ou US for Africa, etc... mais cela changera-t-il fondamentalement la situation ? Encore une fois l'expérience nous prouve qu'il n'en est rien.
Il faut donc trouver un moyen de modifier ces conditions de vie en obtenant l'assentiment de l'ensemble des êtres, et cela ne peut se faire qu'en leur offrant la possibilité de se libérer de la souffrance et d'obtenir un bonheur durable; c'est justement ce que nous a proposé, il y a près de deux mille six cents ans, un être qui fût appelé le Bouddha, et dont les enseignements sont toujours valides aujourd'hui puisqu'ils s'appliquent à l'esprit humain, lequel n'a pas fondamentalement changé depuis.
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