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CE QUE J'AI APPRIS DES LAMAS THIBETAINS
PRENDRE REFUGE
La pratique de la prise de refuge bouddhique se fait en trois points : refuge en l'enseignant (le bouddha), refuge en l'enseignement (dharma), refuge en ceux qui pratiquent l'enseignement (sangha).
Nous prenons refuge en Bouddha car il est amour infini, compassion infinie, sagesse infinie, et qu'il a suivi tout le chemin que nous nous proposons de parcourir, partant d'un état de confusion et d'ignorance, d'un esprit incontrôlé et complètement sous l'influence des facteurs mentaux perturbateurs tels que la haine, l'envie, la colère, l'orgueil, le désir, l'attachement, l'avarice, pour atteindre la perfection d'un état d'être où les qualités d'amour, de compassion et de sagesse sont développés à l'infini, où plus aucune trace des facteurs mentaux négatifs ne subsiste. Lama Thoubten Yéshé disait que l'expansion de la conscience est infinie et nous pouvons en faire l'expérience
Je sais que certains douteront de la possibilité d'atteindre la bouddhéité, que cela leur paraître trop beau, trop merveilleux, pourtant, il suffit de connaître un tant soit peu l'histoire pour savoir q'un grand nombre d'êtres humains ont atteint ces sommets, tels que le Yogi Milarépa, Gourou Rimpotché Padmasambhava, Lama Tsong Kha Pa, et plus près de nous occidentaux, Saint François d'Assise, Thérèse de Lisieux, etc...
Nous avons la chance de bénéficier d'une histoire connue de plus de trois millénaires et nombreux sont les êtres humains de ces trois millénaires ayant décrit leurs expériences.
Il n'y a donc autant doute à avoir, nous pouvons nous permettre de faire confiance à ce chemin ouvert devant nous. Oui, après quelques années de pratique, nous constaterons un changement surprenant et une évolution favorable, positive; nous verrons notre esprit s'assouplir, s'ouvrir, et trouverons la paix et la sérénité promises. Mais pour cela, il nous faut faire le premier pas, le plus dur, c'est à dire rencontrer ceux qui nous permettront de recevoir les enseignements et les initiations nécessaires à notre évolution, à notre pratique spirituelle (voir ma liste d'adresses des centres bouddhistes)
Il est courant d'entre les Lamas dire que celui qui a pris Refuge en les Trois Joyeux (Bouddha, Dharma, Sangha) n'aura plus à s'inquiéter des nécessités de la vie (s'alimenter, se loger, se vêtir), et vous aussi pourrez en faire l'expérience : lorsqu'il y a une très forte prise de Refuge, les besoins essentiels seront couverts sans que nous ayons vraiment à nous en préoccuper.
Ayant donc pris Refuge, nous pourrons ensuite recevoir des enseignements plus élevés et des initiations réservées à ceux remplissant certaines conditions telles qu'avoir développé l'esprit d'illumination, avoir une bonne compréhension du mode d'existence des phénomènes, avoir renoncé au monde d'illusions (appelé Samsara).
Prendre Refuge c'est admettre la possibilité d'évolution de l'être humain, c'est faire confiance aux êtres qui nous entourent et avoir confiance en nous-mêmes, c'est développer la certitude que la perfection est de ce monde, qu'elle EST ce monde, que nous pouvons l'atteindre.
C'est aussi admettre que s'il nous semble apercevoir une défectuosité en ce monde, ce n'est peut-être pas le monde qui est défectueux, mais nous-mêmes. C'est donc reconnaître nos propres défauts, nos propres erreurs, cesser de faire porter aux autres et au monde entier ou à un Dieu X, Y ou Z, la responsabilité de ce qui nous arrive, bon ou mauvais. C'est enfin savoir être capable d'assumer la direction de notre propre vie, c'est cesser d'entretenir de toute notre énergie nos illusions, nos préconceptions, nos préjugés au sujet de la réalité et des êtres qui nous entourent. C'est accepter d'en être au point où nous en sommes, soumis à la confusion, à l'ignorance, aux émotions, aux énergies instinctives nous habitant, qu'elles soient jugées, qualifiées de positives ou négatives.
C'est cesser d'entretenir une attitude mentale soupçonneuse et fermée pour laisser l'amour et la compassion croître en notre courant de consciences, ouvrir notre coeur et notre esprit.
En prenant Refuge, nous reconnaissons qu'en dépendance du reste de l'univers, grâce à l'immense bonté de l'ensemble des êtres, grâce à ceux nous ayant précédés sur le chemin, les Bouddhas du passé, grâce à ceux nous accompagnant aujourd'hui, les Bouddhas du présent, nous devons les Bouddhas du futur.
Et puisque les êtres nous permettent de développer la bouddhéité en nous fournissant les moyens nécessaires pour ce faire, nous faisons le serment de manifester notre gratitude en leur montrant le chemin permettant la libération de la souffrance et l'obtention d'un bonheur durable (Nirvana).
Nous prenons Refuge en Bouddha car c'est l'état d'être où toutes les potentialités de l'être humain ont été développées à l'infini, où toutes négativités ont été éliminées, car le Bouddha nous montre le chemin de la liberté, du bonheur, nous protège à tout instant des entités négatives (extérieures ou intérieures).
Nous prenons Refuge en le Dharma car ce sont les moyens habiles nous permettant cette libération de la souffrance du monde d'illusions et cette atteinte du bonheur (Nirvana) par la vue juste du véritable mode d'existence des phénomènes, car c'est le chemin que nous parcourons entre la confusion, l'ignorance, et la bouddhéité, l'omniscience.
Nous prenons Refuge en le Sangha, car c'est la communauté de nos frères et soeurs, disciples directs ou indirects du Bouddha, c'est l'ensemble des êtres plus ou moins près de la bouddhéité parcourant le même chemin que nous. Dans l'immédiat nous dépendons aussi du Sangha pour recevoir les enseignements du Bouddha, c'est grâce au Sangha que nous entrons en contact avec ceux-ci puis développons notre connaissance et pratiquons les méthodes préconisées par le Bouddha. En conséquence, notre attitude envers le Sangha se doit d'être toujours bienveillante, nous lui apportons notre aide dans la mesure de nos moyens et nous réjouissons de l'ensemble des actions positives réalisées par celle-ci. Pour notre propre bien, en effet, sachons nous réjouir des bienfaits accomplis par les autres êtres.
Prendre Refuge en les Trois Joyaux : Bouddha, Dharma, Sangha, c'est effectivement comme entrer en un Refuge de montagne, une fois pris refuge les éclairs peuvent bien éclater dans le ciel, le tonnerre peut bien gronder, la pluie peut bien tomber en bourrasques, la neige descendre à gros flocons, le vent hurler, tout cela ne nous touche pas, ne nous atteint pas, ne nous émeut pas, nous sommes protégés et devenons solides comme le granit, inébranlables, inamovibles.
Les tourments de la vie continuent bien sûr à se produire, mais il ne nous affectent plus, ou tout au moins plus de la même manière, tout obstacle, tout "malheur", toute "souffrance", devient source d'enseignements, de sagesse, au lieu d'être objet de complaintes inutiles et gênantes pour notre entourage. Nous acquérons ainsi, par la prise de Refuge en les Trois Joyaux, la possibilité de transformer le poison en nectar, les ordures en bijoux, la souffrance en source de béatitude, d'énergie, de jouvence.
Prendre Refuge, c'est aussi acquérir la certitude que nous aurons la protection de tous les Bouddhas et Bodhisattvas (fils des Bouddhas) pour toutes nos vies à venir, jusqu'à ce que nous atteignons nous-mêmes l'illumination, que ceux-ci interviendront en notre faveur en cas de besoin, qu'ils nous accompagneront partout où nous irons, qu'ils nous apporteront les réponses à nos questions, que grâce à leur appui nous développerons nos facultés intellectuelles et physiques proportionnellement à nos efforts, que par leurs bénédictions nous trouverons la béatitude en notre esprit, que les obstacles se dissiperont et qu'ultimement nous atteindrons à notre tour à l'omniscience et à l'infinitude.
Prendre Refuge est le fondement de tous les chemins menant à l'illuminationj de tous les voeux, de toutes les initiations que nous recevons ensuite (à ma connaissance, il est possible à un laïque de prendre une centaine de voeux et de recevoir plus de trois cents initiations, si toutefois il est prêt à s'engager pour la durée de sa vie à respecter ces voeux et à pratiquer les méditations afférentes aux initiations reçues).
De leur côté, les Trois Joyaux : Bouddha, Dharma et Sangha, nous accordent leur protection constante, nous guident et illuminent notre chemin, mais, de notre côté, nous avons à respecter ces enseignements, à les mettre en pratique, il y a donc engagement réciproque.
Une image utilisée par les Lamas est celle de la Lune et des bols. Si les bols sont pleins d'eau, la lumière de la Lune se reflètera, s'ils sont vides, il ne se passera rien. Le Bouddha est donc constamment présent, ouvert, prêt à nous aider, à nous montrer le chemin, ne soyons donc pas comme des bols vides, ne refusons pas son aide, il ne tient qu'à nous de la recevoir, de nous ouvrir à l'amour, à la compassion, à la sagesse.
Le Bouddha ayant un amour et une compassion infinis pour tous les êtres sans exception, sans discrimination, il enseigne, aide et protège de manière égale et équanime, aussi bien celui qui l'insulte ou le blesse, que celui qui fait des offrandes. Il ne dépend que de nous d'être ouverts et réceptifs ou non.
Pour prendre Refuge valablement, nous devons étudier les qualités des objets de Refuge et nous les rappeler quotidiennement. Il est bénéfique également d'offrir chacun de nos repas ou boissons aux Trois Joyaux avec la pensée sincère que nous ne consommons pas cette nourriture ou ces breuvages par désir ou par recherche du plaisir qu'ils peuvent nous procurer, mais pour conserver notre corps en bonne santé, dans le but d'atteindre le plus rapidement possible la bouddhéité pour le bénéfice de tous les êtres, afin de pouvoir à notre tour offrir Refuge et protection.
Lorsque nous vivons au milieu de non-bouddhistes, nous devons nous rappeler qu'ils n'ont pas eu l'immense chance de pouvoir écouter et étudier les enseignements du Bouddha, et, motivés par la compassion, nous transmettons ceux-ci, sans esprit missionaire ni sectaire, si la demande nous en est faite, et en menant une vie tournée vers les autres, par notre exemple, nous les inciterons à s'intéresser au Dharma.
Lorsque nous nous trouvons en position difficile notre esprit entier se tournera avec confiance vers les Trois Joyaux, ayant le certitude qu'ils nous permettront de trouver une solution à nos problèmes. Seuls ils pourront nous aider valablement, efficacement, avec une fiabilité de 100 %, et si nous nous tournons au contraire vers des solutions "temporelles", "mondaines", nous ne ferons qu'aggraver notre situation.
Les bénéfices de la prise de Refuge étant illimités, nous générerons la pensée du Refuge chaque jour et réciterons la prière du Refuge six fois par jour, trois fois le matin au lever et trois fois le soir au coucher. En récitant la prière ayons le sentiment de recevoir la protection des Trois Joyaux.
La prise de Refuge est la fondation de toutes les pratiques suivantes, notamment celles de purification de l'esprit et des empreintes karmiques.
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