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Les religions de l’Inde
Si l’on croit les hindous leurs textes sacrés, les Védas,
auraient six mille ans, et c’est pourquoi l’on parle de l’hindouisme en tant
que religion la plus ancienne au monde.
Mais l’Inde ne pratique pas que l’hindouisme, même si 80
pour cent de son milliard d’habitants s’en réclament.
En effet ce pays a vu la naissance d’au moins trois autres
religions qui sont le jainisme, le bouddhisme et le sikhisme.
Au sixième siècle avant la naissance de Jésus-Christ
co-existaient en effet Mahavira, le fondateur du jainisme, et Siddhârta Gautama
Sakyamuni, le fondateur du bouddhisme.
N’oublions pas non plus que le judaïsme est pratiqué en Inde
depuis au moins deux mille ans et qu’aujourd’hui encore ceux qui visitent la
ville de Cochin au Kerala pourront visiter sa synagogue dont les membres disent
que les ancêtres sont arrivés dans ce port en 587 avant la naissance de
jésus-christ.
D’autre part le christianisme est pratiqué en Inde depuis
l’arrivée de Saint-Thomas en l’an 54 de l’ère chrétienne. Cette religion a
environ 10 millions d’adhérents vivant surtout sur la côte Ouest (Goa et
Mangalore en étant les principaux centres).
Finalement en 1469 Gourou Nanak fonda une religion, mélange
d’hindouisme et d’islam qui devint ce qui est aujourd’hui connu sous le nom de
Sikhisme, pratiqué par environ 15 millions d’indiens (attention à ne pas
confondre indien, la nationalité, et hindou, pratiquant de la religion).
L’hindouisme
Cette religion repose sur trois concepts : samsara,
karma et dharma et sur une possibilité de libération : moksha.
Le Samsara est la ronde constante des renaissances dans
laquelle nous continuons à nous manifester dans l’univers phénoménal, mus par
notre désir, notre soif de vivre, d’existence, de contact.
Tant que nous nous manifestons dans cet univers phénoménal
nous sommes sous le joug de la loi du karma, un mot dérivé de la racine verbale
sanscrite Kr (prononcé kri) qui se traduit par « faire ». Cette loi
appelée aussi loi de cause à effet indique que chacune de nos pensées, paroles
et actes laisse une empreinte dans notre « courant de consciences »,
cette empreinte n’étant effacée que lorsque nous avons fait l’expérience des
« fruits » de nos actions.
Ainsi un acte « négatif » entraînera une
conséquence négative, ou en termes simples si l’on tue nous serons tués, si
nous volons on nous volera, etc…
La difficulté à discerner le fonctionnement du karma est que
les « fruits » du karma ne sont pas toujours produits dans la même
vie (seuls les êtres ayant déjà un esprit très pur peuvent voir le résultat de
leurs actions dans la même vie) et ainsi nous pouvons dans la vie présente
faire l’expérience de conditions de vie qui sont le résultat d’actions commises
dans les vies passées.
Et finalement le dharma (encore un mot sanscrit, celui ci
ayant 150 traductions différentes possibles) est la loi, l’éthique, la conduite
morale et sociale qui nous permettra de nous libérer du samsara et d’atteindre
la libération « moksa ».
Cette pratique du dharma comporte des rituels et pèlerinages
(tel que la fameuse Kumbh-Mela célébrée récemment et qui a rassemble près de 80
millions de personnes, le plus grand rassemblement religieux au monde), et
aussi la pratique quotidienne de vertus et de codes de conduite dont les
détails différent en fonction du « jati », la caste dans laquelle la
personne est re-née. Ainsi un brahmane est tenu à un degré de pureté extrême et
se doit d’apprendre par cœur les textes sacrés (certains apprennent l’ensemble
des quatre Védas et sont nommés « chaturvedi », d’autres apprennent
seulement trois des quatre textes et sont nommés « trivedi » alors
que certains n’en apprennent que deux et sont nommés « dvivedi »).
Leur rôle est évidemment de maintenir et de transmettre la
tradition religieuse.
Le second « varna » (couleur ou groupe de
castes : « jati ») est celle des Kshatriyas, la catégorie sociale des guerriers, soldats,
policiers et politiciens chargés du gouvernement.
Ils ont aussi la charge d’étudier les textes sacrés et de
maintenir la tradition, mais dans une moindre mesure que les brahmanes, et la
nécessité de maintenir un degré de pureté extrême est moins pressant que pour la caste des religieux.
Le troisième « varna » est celui des Vaisya ou
commerçants, négociants et autres, dont les devoirs et maintien de pureté/tradition
est encore moins contraignante que celle des brahmanes et gouvernants.
Le quatrième est celui des Shoudras, ceux qui ne sont pas
dans les trois premiers groupes et peuvent comporter les artisans et autres
travailleurs qualifiés.
Et en dehors des castes se trouvent les célèbres
« intouchables », ceux considérés comme impurs soit de naissance (par
exemple ceux qui découpent les cadavres d’animaux et travaillent le cuir, ceux
qui ramassent les ordures, etc…), soit pour avoir déchu de leur condition pour
une raison ou une autre (par exemple décider de pratiquer une autre religion ou
se marier avec une personne hors-caste).
Le Jainisme
Religion fondée par Mahavira il y a 2600 ans cette religion
prône la non-violence et le respect absolu de la vie sous toutes ses formes, le
but des pratiquants étant « l’extinction », la fin du désir et des
renaissances.
Il n’y a plus guère que 5 ou 6 millions de pratiquants que
l’on trouve surtout au sud de l’inde.
Le Bouddhisme
Fondée il y a 2600 ans par Siddhartha Gautama Shakyamuni,
cette religion propose également d’obtenir la libération de la ronde des
renaissances, mais ici l’on ne parle pas de « moksha » mais de
« nirvana ».
Le préfixe privatif nir indique que l’on cesse de faire
quelque chose, en l’occurrence l’on cesse de manifester en son courant de
consciences la croyance en un égo indépendant, auto-existant et permanent.
Les notions de samsara, karma et dharma sont présentes dans
le bouddhisme comme dans l’hindouisme quoi que ces mots recouvrent des
différences d’appréciation dans les deux religions.
La différence principale entre le bouddhisme et les autres
religions est l’absence d’un dieu unique créateur.
Alors que dans l’hindouisme l’on trouve près de trente-trois
millions de dieux dont certains sont considérés comme les créateurs de
l’univers (Brahma par exemple est considéré comme créant l’univers à chacune
des ses expirations, alors que chacune de ses inspirations est la destruction
de l’univers), le bouddhisme ne considère pas qu’il y ait un seul être qui soit
la cause unique de l’existence de l’univers phénomènal.
Au cours de ses vingt six siècles d'existence le bouddhisme a évolué et
contient aujourd’hui trois traditions principales :
le theravada, pratiqué à Sri Lanka, en Birmanie, Thailande, et
au Vietnam
le mahayana, pratiqué au Népal, Tibet, Chine, Corée, Japon
le tantrayana ou vajrayana pratiqué également dans les pays du
mahayana.
La motivation d’un pratiquant du theravada est d’atteindre
la libération individuelle appelée nirvana, alors que le pratiquant du mahayana
et du tantrayana a pour motivation de retrouver l’état de bouddha pour le
bénéfice de tous les êtres conscients.
Il faut rappeler que le mot bouddha n’est pas un nom propre
mais un adjectif sanscrit qui signifie tout simplement « éveillé » et
par conséquent tous les êtres conscients sont des « bouddhas »
lorsqu’ils cessent d’entretenir des illusions au sujet de la nature réelle des
phénomènes et de leur égo.
La parabole utilisée est la suivante : « le soleil
brille toujours derrière les nuages, lorsque les nuages de l’ignorance sont
dissipées le soleil réapparait ».
Ainsi notre nature fondamentale de bouddha est toujours
présente, mais nous nous accrochons aux nuages croyant qu’ils sont la nature
réelle de notre être (ie nous croyons que notre égo temporaire d’une seule vie
est notre nature réelle fondamentale).
Le renouveau
des religions indiennes
Depuis quelques vingt ans on assiste à un renouveau en Inde
de la pratique de l’hindouisme et son influence s’étend maintenant aux partis
politiques puisque le parti au pouvoir aujourd’hui est fortement influencé par
les leaders religieux de l’hindouisme.
En ce qui concerne le bouddhisme chacun à l’occident à pu
constater l’intérêt croissant qui lui est manifesté, surtout depuis que Sa
Sainteté le Dalai-Lama s’est réfugié en Inde après l’invasion chinoise du
Tibet.
Les sondages effectués en France par différents magazines tels que l’Express et le Point indiquent que près de six millions de Français manifestent un intérêt pour cette religion.
Aujourd’hui les mots karma et nirvana sont passés dans le langage courant et sont même
utilisés par les publicitaires ou par certaines marques de parfums.
Quelques liens utiles
Pour aller plus loin dans l’étude des religions indiennes vous pouvez consulter :
ma bibliographie bouddhique francophone
ma bibliographie hindoue francophone
qui comporte des liens vers les sites web de l’hindouisme
ma liste de liens vers les sites web du bouddhisme
Pour ceux qui désirent visiter l’Inde vous pouvez consulter ma liste de liens sur le voyage
Roger Garin-MichaudSaint-Priest près de Lyon, France ce 11 avril 2001
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une vidéo sur la vie du Bouddha à regarder sur Daily Motion
mes réponses à certaines questions posées sur le bouddhisme
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